mardi 29 septembre 2009

VISA pour Yankee land


Cette année, à Visa pour l’image (oui, encore), n’y allons pas par 4 chemins, les projections étaient bien plus nulles que les années précédentes.
Entre la rétrospective Paris Match, la rétrospective historique sur la crise de 29, et les Américains qui vont sur la lune… Les organisateurs  ont voulu prouver que le photojournalisme était bien mort. On vous l’a déjà dit et vous l’avez lu partout… Ok, j’insiste pas là-dessus…
Mais le truc le plus désagréable n’était pas forcément de voir des photos d’archives revues et corrigées à la sauce After Effect  (encore que), c’était surtout de constater avec une certaine consternation l'ignoble sponsor que le festival avait pu se trouver cette année… Bon, d’accord depuis 21 ans, on a droit à Paris Match, c’est déjà assez désespérant, mais, pour couronner le tout, cette année, le logo du département d’état américain a fait son apparition sur l’écran de Visa à côté de celui de la région Languedoc-Roussillon et de celui du ministère de la culture… Au moins, comme ça, on nous prévenait qu’on allait se taper de la propagande à longueur de projection…
Chers organisateurs de Visa, Destroy vous demande juste une petite chose: ne nous faites plus jamais chier avec votre fameux concept d’objectivité…
Merci.

mercredi 16 septembre 2009

Tous frères!


La semaine dernière, j'étais à Perpignan pour le festival visa pour l'image qui célébrait la mort du photojournalisme à coup de directeurs photo saouls dans les cocktails.
Cette semaine-là, Christian poveda a été assassiné au Salvador.
Christian Poveda était un photojournaliste impliqué. Un type bien.
Reprenons...
Perpignan, un soir, je me retrouve au pot donné par un grand magazine français de droite. Comme la majorité des photographes actuels (voir cet article du monde), je gagne moins que le RMI, je suis un travailleur pauvre. Alors si j'ai l'occasion de boire et de manger gratuitement, je ne m'en prive pas, même si l'endroit pue le carré Hermès.
Et voilà que que le rédac-chef photo du dit magazine grimpe sur une chaise devant la centaine de bâfreurs et tape sur son verre avec un couteau... Il souhaite prendre la parole pour rendre hommage à Christian poveda... Pourquoi pas...
Et Il conclut en disant que les photojournalistes sur le terrain et les rédacteurs photos sont " tous des frères d'armes."
Pas mal, surtout pour un type qui passe le plus clair de son temps derrière son bureau et dont le seul boulot consiste à décider  qui aura l'honneur d'être publié dans son grand magazine de droite. Ce type-là, donc,  "frère d'arme"  de ceux qui slaloment entre les balles, de ceux qui justement ne portent pas d'armes. Vocabulaire militaire, arrogance, suffisance.
C'est dommage, le jambon était bon, j'ai tout vomi.

vendredi 4 septembre 2009

Icono mon amour [one again]

[...] Accepterais-tu de nous faire une galerie de portraits ? Je ne peux que maigrement te dire que toutes tes photos seront bien entendu créditées... malheureusement guère plus [...]

mercredi 2 septembre 2009

Ça va mieux à la radio.

J'aime bien le festival de Perpignan. On y rencontre plein de gens contents d'eux qui se font la bise et qui éclatent de rire devant des images d'enfants morts, des photographes, des journalistes, des iconographes, toutes sortes de gens, donc, plus ou moins badgés, à l'affût de la soirée qui s'annonce. Un vrai bal, avec ses rois, ses courtisans, ses pique-assiettes, ses parasites, ses princes et ses conspirateurs, rien de bien nouveau, c'est pareil dans les congrès de cardiologie. Hier, je me baladais dans les rues et je tombe sur un type d'une grande radio française en plein reportage. Il interviewe des photographes, il pose des questions sur la fin du photojournalisme, tout ça pour une émission consacrée au sujet et diffusée prochainement. Paf, ça tombe sur moi. Après les banalités de base, on en vient en sujet principal, le web-do-cu-men-tai-re. Aujourd'hui, si tu fais pas du webdocumentaire, t'es qu'une merde juste bonne à être écrasée. Pas grave, ça rejoint parfaitement la logique concentrationnaire qu'on nous balance au quotidien. On fait des photos, on écrit le texte, on retouche, on met en page, et maintenant on doit aussi filmer et faire une prise de son. Et tout seul, hein, c'est moins cher. Le métier de photographe évolue, faut s'adapter. Ok. Donc, face au micro du type, je râle un peu pour la forme. Surprise (une fois les micros coupés, hein, faut pas déconner), le type est d'accord avec moi. Lui aussi, ça le saoule un peu, la multiplication obligatoire des compétences pour un seul boulot. D'ailleurs, sa rédaction lui a refilé un compact numérique pour prendre quelques photos pour illustrer la page web de l'émission. Il l'avoue de lui-même, il ne sait pas faire de photos et ça l'emmerde. Du coup, ses images sont pourries et la page web n'est pas belle. Pas grave, ça coûte rien et qui s'en soucie ? Après tout, c'est rien qu'une très grande radio française, hein, c'est pas la télé, quand même. Il est con, aussi, ce journaliste. Il aurait dû demander aux 957 photographes sans boulot présents sur place de les faire, ses putains de photos. Je suis sûr qu'il en aurait trouvé un, dans le tas, et un bon, en plus. Et puis il aurait pu lui dire "désolé, hein, je peux pas te payer, on n'a pas le budget, mais on mettra ton nom en signature."