vendredi 6 mars 2009

Icono Mon Amour [pour de vrai]


À force de traîner dans les rédactions, de boire des coups avec les journalistes, de flatter les directeurs photo, de latter les photographes qui me bousculent quand Alliot-Marie sort sur le perron et de gratter le dos des iconographes, je me suis fait une idée assez désagréable de la profession... Par exemple, après avoir passé plusieurs heures au téléphone à démarcher mes sujets et mes projets photo, après avoir attendu des plombes qu'on me reçoive brièvement dans un bureau pourri, j'en suis arrivé à une conclusion d'une rare limpidité : les iconographes n'aiment ni la photographie, ni les photographes. Oui, dit comme ça, je sais, ça fait un peu radical, mais je maintiens. Attention, je ne parle pas nécessairement de mon travail, hein, non non, j'entends par là la photo en général et les photographes en général. Bon, c'est vrai que les photographes sont aussi beaufs que gentiment socio-démocrates et tout prêts à nous enfermer dans des camps de rééducation quand on émet une légère critique sur Lionel Jospin, on ne peut donc pas décemment en vouloir aux iconographes de les haïr... Mais en même temps, les iconographes professent également le même discours, ils devraient s'entendre, en principe... Seulement voilà, la dialectique du maître et de l'esclave, l'argent, les contraintes du bouclage, les loyers, tout ça, bref, au final, ces braves gens se détestent les uns les autres. Curieux, hein ? J'aimerais bien que les iconos qui traînent par là m'expliquent tout ça. Moi, je dois être bête, j'ai tendance à penser qu'on est tous dans le même bateau, mais non, manifestement non, il y a ceux qui sont sur le pont supérieur du bateau, ceux qui rament et ceux qui nagent derrière. Ça doit être ça, la démocratie. Allez, soyez gentil(les), donnez-moi votre avis. Même sur la liste de diffusion jdl.info... Quoi ? Vous croyez que je ne suis pas sur cette liste ? Allons, allons, un peu de sérieux...
Cela dit, tout n'est pas perdu. Hier, j'ai rencontré une icono pour un journal indépendant et étrange. Une fille incroyable et limite dangeuse : aimable, souriante, constructive et agréable. Mes photos ne convenaient pas et de toute façon, ils ne payaient pas (la crise), mais tant pis, c'est le jeu, ça. Le truc, c'est que pour une fois, j'avais rencontré quelqu'un qui AIMAIT la photographie, le reportage, l'écriture visuelle et compagnie. Qui avait envie de défendre des idées. De faire des choses. Et qui y consacrait du temps. Bref, une icono, quoi. Une vraie. En sortant du bureau, j'ai vu qu'il faisait beau, je suis sorti dans la rue en souriant. Comme quoi.

5 commentaires:

Cyril Fakiri a dit…

Excellent !
Je ne mettrais pas tout le monde dans le même bateau mais bon dieu qu'il y a du vrai dans tout ça ! Courage...

;) a dit…

Et je dirais même plus, excellent !!! Quel métier ! Je me permets de recopier une phrase lue sur ce blog : "Des fois, je suis con. Je m'attends toujours à ce que les professionnels travaillent professionnellement" pour dire que, même si je ne fais pas le même métier, je partage le même avis... et la même "expérience"...

Anonyme a dit…

vive la social-démocratie à visage humain!
vive la démocratie!
Mort aux contestataires!
Mort aux raleurs!
Qu'ils crèvent et vite!

Anonyme a dit…

Mon cher D
Les iconos n'ont aucun pouvoir dans les rédactions et surtout pas celui de choisir des photos.
La seule différence avec nous, c'est qu'elles (ils) sont dans les rédactions (pour combien de temps). A ce titre le mépris s'exerce toujours de l'intérieur vers l'extérieur et alternativement, parce que c'est dans la nature de l'homme. Cela n'a rien à voir avec la photographie, ni même avec la sociale démocratie de mes deux.

Frozen Piglet

Anonyme a dit…

Fais gaffe Destroy, tu es en train de tomber amoureux...