
Un photographe se fait casser son objectif par un policier dans une manif, c'est l'insécurité ! L'association FreeLens — toujours à la pointe de la radicalité — ne trouve rien de mieux à faire que de réclamer le rétablissement des officiers de presse dans les manifestations au ministre de l'intérieur. C'est à dire plus de flics.
Plus de flics qui s'occuperaient de nous gentiment bien sûr, enfin, qui s'occuperaient gentiment de ceux qui ont la carte de presse, parce que les autres, ceux qui bossent comme boulanger la journée, ils ne l’ont pas, cette carte, et ça fait sans doute d’eux des casseurs potentiels. Ceux-là, les flics pourront leur péter leur objectif sans que personne y trouve à redire. Surtout pas FreeLens...
Depuis Malik Oussekine en 1986, en passant par Makome, en 1994 jusqu'à ce jeune garçon de 19 ans à Woippy, en Moselle, le 20 janvier dernier, et j'en oublie, la police n'a jamais fait preuve de beaucoup de délicatesse... (sans parler de ses antécédents historiques et de sa propension à appliquer avec zèle toutes les lois liberticides). Et ceux qui photographient dans les manifs devraient le savoir. Les flics sont méchants ? Sans blague ? Même chose quand on shoote à trois centimètres un jeune qui balance un pavé et qu’on s’étonne ensuite de s’en manger un dans la tronche. Les jeunes sont méchants ? Sans blague ?
Alors, réclamer des flics spécialisés pour coopérer avec des journalistes, c’est grotesque. Il y aurait les gentils flics et les méchants flics ?
Ceux qui frappent les journalistes (méchants) et ceux qui frappent les non-journalistes (gentils) ? Qui de ceux qui empêchent les journalistes de se faire taper (gentils) ?
C'est le problème de toutes les luttes corporatives. Les plus fanatiques en viennent toujours à défendre les intérêts de quelques uns contre ceux de tous.
Que peut-on "demander" à monsieur Hortefeux qui ait un sens ? Qu'il démissionne ?