jeudi 7 mai 2009

C'est interdit, on t'a dit !



Comme je n'ai rien à foutre ces derniers temps, rapport à la crise qui fait dire à mes iconos préférées Houlà, tu sais, c'est dur en ce moment, je ne sais pas si on pourra te payer, sur ce coup, j'ai décidé de me remettre au sport, histoire de mieux later la face à ces putains de photographes qui me bousculeront lors de la prochaine manif parce que j'ai eu le malheur de rentrer dans le champ. Comme le photographe est profondément crétin par nature, ya que les muscles qui lui font piger que non, vraiment non, mieux vaut pas l'emmerder, celui-là. Et comme je suis un indéfectible bourgeois, quand je fais du sport, je ne vais pas à l'Aquaboulevard avec la plèbe de banlieue, plutôt crever. Non, moi je vais à la belle piscine de la rue de Pontoise, dans le cinquième arrondissement de Paris, monument historique, beau bâtiment, tout ça. Tellement beau, d'ailleurs, ce bâtiment, qu'en me changeant, je dégaine mon appareil (un compact argentique, hein, c'est tellement hype d'avoir ça dans la poche) pour faire une photo du bassin, comme ça, pour le plaisir. Rappel à l'ordre immédiat du cerbère de service qui joue super bien son rôle de milicien serbe : PAS DE PHOTOS ! NON, PAS DE PHOTOS ! C'EST INTERDIT !
Rien à foutre, hein, alors je fais quand même mon cliché, avant de lui faire signe Ah oui, désolé, je savais pas, pardon. Milosevic arrive rapidement et me rappelle que non, décidément non, c'est super interdit de prendre des photos. Du coup, avec un grand sourire, je demande pourquoi. Silence. Long silence. En fait, il ne sait pas. Non, lui, il répète ce qu'on lui a dit, fort de son autorité toute récente, ce que j'appelle le syndrôme du caporal et que je croise régulièrement dans les manifs, justement. Quand un cameraman quelconque investi de sa mission sacrée estime normal de gueuler sur les photographes qui lui passent devant parce que, quand même, c'est la télé, hein, c'est autre chose. Mais je dois vieillir. Je n'ai pas emplafonné Milosevic. Je me suis contenté de sourire, de redire à quel point j'étais désolé, tout ça. Ensuite, il s'est barré, alors j'ai fait d'autres photos. Tiens, j'en publie une ici. J'espère de tout coeur avoir un procès pour cette atteinte au droit à l'image, au droit à je sais pas bien quoi mais on sait jamais. Beau bassin, vraiment.

4 commentaires:

erwan a dit…

Mouahaha, le "syndrome caporal". Ouais, en fait c'est pas drôle. M'énervent les caporaux en herbe.
Je devrais peut-être plus me la jouer agneau qui vient de naître, comme je sais si bien faire pour obtenir quelque chose.
Tiens je dois écrire "hymmate", dois-je traduire "y mate" ? Y mate quoi, la piscine ?

Unknown a dit…

génial!!!

Anonyme a dit…

trés drôle ..bien écrit et tellement vrai!!

amitiés d'un autre photographe qui raconte sa dure vie....

http://sebastiencalvet.canalblog.com/

salut
sebastien

Anonyme a dit…

Toi tu t'es "re"-mis au sport ?

ahahah


et moi je me suis "re"-mis à vendre des photos peut être ?