jeudi 16 septembre 2010

Photographe mon amour.

L'autre jour, j'étais à Perpignan. C'est dingue, la quantité de photographes chauves qui rampent à Perpignan pour quémander un peu d'argent aux directeurs photo présents dans les carrés VIP. Sans doute que la galère permanente pour se faire payer le reportage paru il y a six mois leur fait perdre leurs cheveux, à ces parasites de photographes. Faut dire qu'ils sont pénibles, avec leur look de naze, leurs pompes même pas cirées et leurs jérémiades systématiques. Au moins, dans la photo de mode, on n'a pas tous ces problèmes. Ce matin, dans le métro (ben ouais, je prends le métro, qu'est-ce que tu crois ? Que j'ai les moyens de me payer une bagnole avec ce que j'ai gagné cette année ? Ah ah. Même une mob, je peux pas), à moitié endormi, je suis tombé sur cette affiche, là, pour Le Bon Marché ou pour Vincent Peters, je ne sais plus. Le Bon Marché, je connais bien, j'y vole régulièrement (à la Grande épicerie, c'est très facile, essayez) histoire de mettre un peu de qualité dans mes pâtes Leader Price. Mais Vincent Peters, par contre, connais pas. J'imagine que c'est un grand de la photo, mais je me refuse à taper son nom dans Google, je trouve ça surfait. Non, ce que j'aime en Vincent Peters, c'est cette incarnation du photographe. Ah, ce maintien, ah, ce teint hâlé (ouais, la photo est en N&B, merci, j'ai vu, mais on devine quand même le teint hâlé), ah, cette barbe de trois jours, ah, ce regard lointain, concentré et philosophe, ah, ce grain-argentique-qui-fait-authentique, ah, cet appareil photo tenu comme une belle femme, hmmmmm, tout ça fleure bon le photographe buriné qui en a vu quand il était camionneur au Brésil, dans les années 80, tu peux pas comprendre si t'as pas été. Non, vraiment, j'aime bien. J'imagine qu'avec une tronche pareille, il est photojournaliste trois fois primé au World Press et qu'il a perdu un testicule en sautant sur une mine à Gaza, mais si ça se trouve, il est simplement photographe de mode et il s'est juste cramé le doigt en touchant un projo super chaud, comment savoir ? En tout cas, il m'inspire. Quand je le regarde, je vois ma calvitie, mon compte en banque, mon crédit, ma vie de merde. Même mon appareil photo me déprime, tiens. J'aimerais tant ressembler à Vincent Peters. Je suis sûr que c'est plus facile pour choper des gonzesses. Nous autres, les photojournalistes, on ne peut que choper des iconographes saoules, et il y en a de moins en moins, alors c'est compliqué. Mais lui, il n'a pas tous ces petits soucis. Finalement, entre Gérard Holtz (qui se fout un foulard sur le crâne et qui se laisse pousser la barbe pendant le Paris-Dakar pour faire aventurier) et l'image qu'on se fait du photographe, ben y a pas de différence. Faut une barbe, ya pas. Faut un regard lointain. Si t'es moche et que t'as une tâche de naissance sur le nez, n'essaie même pas.

7 commentaires:

Bones a dit…

Salut Destroy, je viens de découvrir ton blog par un tweet, comme quoi la technologie ça a du bon. Pour en revenir à cet article, Vincent Peters, c'est un peu le photographe beau gosse, digne d'un film sur le métier de la photo, mais c'est vrai qu'on voit rarement ces gens là dans la vie réelle, ça m'a donné envie de le googlé, mais finalement, autant garder une idée positive du photographe. Moi aussi un jour je serai beau et photographe en même temps.

MaO a dit…

Bonjour,

Moi aussi je découvre ton blog grâce à Twitter.
J'ai pas résisté, j'ai googlé Vincent Peters.
Il est bien photographe de mode (et de publicité). C'est pour ça qu'il n'est pas (encore) chauve.

Destroy Photo a dit…

Comment ça "via Twitter" ?
C'est quoi, "Twitter" ?

Vincent Peters a dit…

Bande de connars.

Bernard L a dit…

J'ai été camionneur au Brésil. Et viva la salsa !

NLR a dit…

Vous avez une plume, une vraie. Pour un photographe c'est un atout, c'est assez rare. Plaisir à vous lire, donc.
Vincent Peters a un peu grossi, je l'ai connu plus sec ; il doit, et c'est logique, s'embourgeoiser, courir un peu moins. Il faisait d'assez bonnes photos au début, maintenant c'est plus lisse. De toute façon tout est plus lisse, rien ne dépasse. Ou si peu.

Cordialement.

Ze grand steack a dit…

C'est tellement beau j'ai envie d'chialer
mais je suis mort de rire
Bien vu l'aveugle !!
clap clap clap !

Un grand steak avec une barbe au 150 rue de la pompe
y a une boutique...