mercredi 2 septembre 2009

Ça va mieux à la radio.

J'aime bien le festival de Perpignan. On y rencontre plein de gens contents d'eux qui se font la bise et qui éclatent de rire devant des images d'enfants morts, des photographes, des journalistes, des iconographes, toutes sortes de gens, donc, plus ou moins badgés, à l'affût de la soirée qui s'annonce. Un vrai bal, avec ses rois, ses courtisans, ses pique-assiettes, ses parasites, ses princes et ses conspirateurs, rien de bien nouveau, c'est pareil dans les congrès de cardiologie. Hier, je me baladais dans les rues et je tombe sur un type d'une grande radio française en plein reportage. Il interviewe des photographes, il pose des questions sur la fin du photojournalisme, tout ça pour une émission consacrée au sujet et diffusée prochainement. Paf, ça tombe sur moi. Après les banalités de base, on en vient en sujet principal, le web-do-cu-men-tai-re. Aujourd'hui, si tu fais pas du webdocumentaire, t'es qu'une merde juste bonne à être écrasée. Pas grave, ça rejoint parfaitement la logique concentrationnaire qu'on nous balance au quotidien. On fait des photos, on écrit le texte, on retouche, on met en page, et maintenant on doit aussi filmer et faire une prise de son. Et tout seul, hein, c'est moins cher. Le métier de photographe évolue, faut s'adapter. Ok. Donc, face au micro du type, je râle un peu pour la forme. Surprise (une fois les micros coupés, hein, faut pas déconner), le type est d'accord avec moi. Lui aussi, ça le saoule un peu, la multiplication obligatoire des compétences pour un seul boulot. D'ailleurs, sa rédaction lui a refilé un compact numérique pour prendre quelques photos pour illustrer la page web de l'émission. Il l'avoue de lui-même, il ne sait pas faire de photos et ça l'emmerde. Du coup, ses images sont pourries et la page web n'est pas belle. Pas grave, ça coûte rien et qui s'en soucie ? Après tout, c'est rien qu'une très grande radio française, hein, c'est pas la télé, quand même. Il est con, aussi, ce journaliste. Il aurait dû demander aux 957 photographes sans boulot présents sur place de les faire, ses putains de photos. Je suis sûr qu'il en aurait trouvé un, dans le tas, et un bon, en plus. Et puis il aurait pu lui dire "désolé, hein, je peux pas te payer, on n'a pas le budget, mais on mettra ton nom en signature."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mon Dieu. Comme tu as mauvais esprit.
Perpignan, c'est pour montrer les photos des reportages qui ne seront jamais publiés (en France) et pour les journalistes, c'est l'occasion de faire des articles sur la mort du photo-journalisme à peu de frais.

Frozen Piglet