vendredi 10 octobre 2008

Visa pour l'image, un mois après [1]


Que retient-on de Perpignan, cette année?
Visa fêtait ses 20 ans. Alors du coup, on s'attendait à encore plus de morts et encore plus de champagne... Ceux qui n'ont pas l'habitude d'y aller ne savent pas forcément que, chaque année, le champagne coule à flots gratuitement lors de la soirée sponsorisée par la même firme qui organise des super voyages de presse (lire plus bas), Canon.
Mais en fait, non. La méga-fête de fermeture a été annulée pour cause de pluie. Pour une fois, les photographes pauvres, les icônos branché(e)s, les commerciaux des grandes agences et toute la grande famille qui fait du photojournalisme son fond de commerce n'ont pas pu se déhancher en buvant à l'oeil. Et pourtant, ils en avaient grandement besoin... Une semaine professionnelle à Perpignan, ce n'est pas de tout repos...Enfin, ça dépend pour qui...
Arrivée : paf ! On est ponctionné de 60 Euros ! Jean François Leroy (gentil organisateur en chef) avait l'habitude de dire "avec ce que vous buvez le samedi soir, vous allez pas vous plaindre," Mais cette année... On s'est juste fait carotter... Bon... Ensuite, on nous met un badge autour du cou et un bracelet fluo à garder jusqu'à la fête de samedi pour éviter les happy fews resquilleurs... C'était déjà con avant, cette année, c'est pire... Mais on n'est pas là pour faire les râleurs, alors, hop, Levé avant 8 heures tous les jours pour avoir droit au petit dèj. gratos (café+ jus d'orange)... Si on est photographe indépendant, la chasse au badge commence... Celui-là, il a un badge rouge, photographe, je m'en fous... Mais celle-ci a un badge bleu... Houlala, le Time... Il faut absolument que j'arrive à lui montrer mon travail sur les réfugiés du Soudan au Tibet, mais elle n'a pas l'air commode quand même... J'attends qu'elle voit les 7 photographes avant moi, en fumant clopes sur clopes et en buvant 2 litres de café... Après, 2 heures d'attentes, la dame a les yeux fatigués... Elle prend mon tas de 40 tirages 20 x 30 et les feuillette comme s'il s'agissait de dossiers à classer...
1'30'' chrono, elle a finit de regarder et me tend ce que j'ai mis un mois à éditer avec un sourire silencieux... Suivant...
Mais quand même on est à Perpignan, "le plus grand festival de photojournalisme", alors du coup on croise des rédac-chefs de grands magazines prestigieux... Tiens, celui-là m'avait appelé une fois (j'étais ému, ça n'arrive pas tout les jours), mais c'était juste pour me piquer un sujet... Maintenant, il me fait un sourire gêné et me dit bonjour du bout des lèvres...
Quand on veut se détendre, on va voir une expo... Cette année la plus grande expo est sur... Des éléphants... De profil, de face, en groupe, des trompes... Moi je me dit que c'est pratique, le développement durable, parce que ça permet d'exposer des trucs nazes... Mais bon, les goûts et les couleurs... Alors, je vais voir le World Press... Ah! tiens, cette année, c'est moins ridicule que l'année dernière... En 2007, le jury ne s'était pas abaisser à regarder en grand les images, du coup, on pouvait observer d'assez loin les traces de compression jpeg et autres pixelisation... Cette année, ils ont bossé un peu plus, c'est bien...
Le soir, projection... Et ça, c'est beau, en général, quand même... Mais... Il y a les commentaires des journalistes avant les photos...Et ça, c'est insupportable... Sous couvert d'objectivité, leur discours est péremptoire, moraliste, mielleux, centre-droit ou avarié centre-gauche, sans analyse et pour couronner le tout souvent complètement à côté de la plaque... "La Turquie fait peur avec ses islamistes"... " Le dictateur Hugo Chavez..."
Si quand on sort on ne vomit pas, c'est qu'on n'a pas encore mangé.
Forcément, je pourrais en raconter bien plus, mais je me le réserve pour d'autres posts...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ouais mais c'est de ta faute, coco, hein. 40 tirages ? On croit rêver. Faut limiter à 10, hein. Attends, ils n'ont pas que ça à foutre, les iconos, hein. Faut pas croire qu'ils aiment la photo, non plus, on va où, là ?

Anonyme a dit…

Ah ? pas de bol pour le champagne
Moi quand j'y étais, j'ai sifflé au moins deux bouteilles
à la soirée de clôture. En plus j'avais un badge exposant, j'ai même pas payé !
Bon enfin résultat, le lendemain, j'avais la tête comme un compteur à gaz aussi ...
Bonne continuation

Frozen Piglet

Anonyme a dit…

merci d'être passé Frozen!
Je divulgerais quelques autres aventures croustillantes à Perpignan, lors d'un prochain post... Faut dire que j'ai du y aller 5 ou 6 fois... Du coup, y a matière... Je sais, je dois être un peu maso aussi...