vendredi 18 décembre 2009
Bis répétita...
jeudi 26 novembre 2009
Agence, quelle engeance ! (et je reste poli)

Bonjour,
Je vous ecris de la part d’alfred. Je suis Richard Antez directeur de l'agence abracadabra et j'aimerais savoir s'il etait possible de recevoir des photos du Dalaï-lama de retour du Tibet ?
Mon tel portable est le +336xxxxx
Merci
RA
---- Envoyé avec BlackBerry® d'Orange ----
Je rappelle dans la demi-heure...
J'ai loupe votre appel. Pourriez vous me rappeler.
Merci
Richard Antez
---- Envoyé avec BlackBerry® d'Orange ----
Je re-rappelle, il me demande de partir sur le champ à l'ambassade faire des photos d'une conférence de presse du Dalaï-lama. J'y vais, y passe une bonne partie de la soirée, rentre à la maison, édite, retouche, et envoie par yousendit, trois bonnes heures de plus de boulot, et, à 5h30 du matin (11h30 heure française) :
From: Destroy
Date: Sun, 30 Nov 2008 11:26:53 +0100
To:
Subject: Dalaï-lama
Bonjour,
vous pouvez télécharger une première partie des photos de la conférence de presse du Dalaï-lama à l'Ambassade de France à Lhassa sur le lien suivant https://www.yousendit.com/xxx
Je vous envoie de suite la seconde partie (à peu près 20 min compte tenu de ma connexion un peu poussive).
Destroy
Il est content, tout va bien, on discute tarif et détails. Boulot réglé, y a plus qu' à attendre le chèque...
Expéditeur: rantez@abracadabra.com
Objet: Re: Dalaï-lama
Date: 30.11.2008 11:34:32
Destinataire: Destroy
Ok merci. Je vous diffuse sur un deal de 60/40.pouvons nous diffuser world ou france only?
---- Envoyé avec BlackBerry® d'Orange ----
7 mois et demi plus tard, aucune nouvelle. En faisant une recherche google "Destroy/abracadabra", je trouve au moins une photo, sur le site d’un quotidien italien. Je relance :
Expéditeur: Destroy
Objet: Photo : Dalaï-lama
Envoyé le: 16.07.2009 11:45:59
Destinataire: rantez@abracadabra.com
Bonjour,
vous m'aviez envoyé faire des photos du : Dalaï-lama. lors de son passage à l'ambassade de france au Tibet il y a six mois environ, et comme je n'ai jamais reçu de relevé, je venais aux nouvelles. En espérant avoir l'occasion de retravailler avec vous, je suis toujours au Tibet pour environ une année encore.
Cordialement,
Destroy
J'attends deux mois et demi... sans aucune réponse, et je me permets de réécrire :
Le 28 sept. 09 à 09:36, Destroy a écrit :
Bonjour,
Sans réponse à mon mail précédent, du 16 juillet, je suppose qu'il a du tomber dans l'oubli en raison de la période estivale, et je me permets donc de vous le réexpédier.
Cordialement,
Destroy
Et, miracle, une réponse. Mieux, il n'essaye même pas de me faire croire qu'il n'y a eu aucune vente (je n'attendais que celà pour lui envoyer la capture écran de la paru sus-citée), non, non, il revendique :
Expéditeur: rantez@abracadabra.com
Objet: Re: Dalaï-lama
Date: 28.09.2009 11:01:10
Destinataire: Destroy
Désolé mais pour le moment il y a seulement une parution sur un site internet.
Pas de relevé pour le moment.
Bien à toi
RA
J'en suis resté tellement scotché que j'ai rien répondu...
jeudi 5 novembre 2009
Se foutrait-on de notre gueule ?

_ Allo Destroy ?
_ Oui, c’est bien moi.
_ Salut c’est John. Il me faudrait absolument pour cette après-midi une sélection de 20 photos sur les réfugiés soudanais au Tibet.
_ Ok, pas de problème, je t’envoie ça.
Deux heures plus tard…
_ Elles sont vraiment super tes photos ! Et bravo pour ta rapidité de réaction ! T’es vraiment un pro ! Il faudrait que tu m’envoies en haute dèf la numero 14.
_ Merci… Je t’envoie ça tout de suite… Et au fait, c’est payé combien ?
_ 50 Euros la demi page.
Une semaine plus tard une photo est publiée. J’envoie une facture de 50 Euros.
4 mois après…
_ John, j’ai toujours pas été payé pour ma parution sur les réfugiés soudanais. Que se passe-t-il ?
_ Destroy, je vais en parler à la comptable et je reviens vers toi.
1 semaine plus tard…
_ John, elle est partie en vacance la comptable ou quoi ?
_ En fait, Destroy, la boîte a des problèmes d’argent; normalement toutes les dettes devraient être payées à la fin du mois prochain, mais c’est pas sûr. Je suis vraiment désolé.
(affaire à suivre)
lundi 19 octobre 2009
Dieu existe !

"Bonjour Destroy,
Je vous ai envoyé par courrier le chèque correspondant à votre facture, mais nous avons pensé entre temps que nous pourrions vous proposer une somme plus importante pour ces photos. Si cela vous convient, je pensais donc vous envoyer un second chèque. Pourriez-vous dans ce cas nous envoyer la facture modifiée avec ce nouveau montant ?
Bien cordialement"
mardi 29 septembre 2009
VISA pour Yankee land

mercredi 16 septembre 2009
Tous frères!

vendredi 4 septembre 2009
Icono mon amour [one again]
mercredi 2 septembre 2009
Ça va mieux à la radio.
vendredi 28 août 2009
Allez Rémon !

vendredi 3 juillet 2009
Le photographe est mort vive le mort !

mardi 9 juin 2009
Qui connaît son travail?

Un beau jour, je marchais paisiblement dans les rues grises en me demandant comment j’allais payer mon loyer, quand mon téléphone portable sonna.
— Allo, Destroy ? fait une voix féminine sur le ton stressé caractéristique des personnes travaillant au sein d’une rédaction d’un magazine de renom.
— Oui, c’est bien moi, dis-je avec le léger tremblement lié à la décharge d’adrénaline caractéristique des photographes qui travaillent peu.
— Il paraît que vous avez des photos de réfugiés soudanais au Tibet ?
— C’est exact…
— Pouvez-vous nous envoyer vos meilleures images par mail dans une demi-heure ?
Je calcule… Le temps que j’arrive chez moi… Que j’allume l’ordi…
— Oui, c’est faisable…
Quelques jours plus tard, je suis convoqué à la rédaction pour qu’ils puissent convenablement choisir les images. Évidemment, ils choisissent l’une des seules photos réalisée avec un compact numérique. Trois millions de pixels. Et ils veulent en faire une pleine page. Forcément, je m’inquiète et j’en parle à la chef du service photo.
— Vous êtes sûre que la résolution, ça ira ?
Regard hautain.
— Mais bien évidemment…
J’insiste
— Non, parce que là, vous savez…
— Ecoutez, c’est bon, j’ai du travail, alors si vous pouviez disparaître…
Un mois et demi plus tard, je marchais paisiblement dans les rues grises en me demandant comment j’allais payer ma facture d’électricité…
— Allo Destroy ? demande la voix de la chef photo…
— Oui, c’est bien, moi
— Nous avons un grave problème avec la photo que nous vous avons achetée.
— Ah, oui, tiens, lequel ?
— Elle est trop petite !! Il nous la faut en plus grand. Maintenant.
Le problème c’est que là, je suis à une bonne heure et demi de chez moi.
— Alors vous nous dites si vous pouvez nous l’envoyer dans les dix minutes qui viennent, sinon, nous en trouverons une autre.
— Ok, je vous l’envoie le plus rapidement possible.
Je cours, je vole… Je transpire… je tente un rééchantillonnage, je vérifie… Hum, pas terrible… Je fais un tirage sur ma jet d’encre et je file chez un ami faire une repro sur son banc avec un 16 millions de pixels… J’envoie…
Et ça passe, bien entendu.
vendredi 29 mai 2009
Entreprise à visage humain

jeudi 7 mai 2009
C'est interdit, on t'a dit !

mardi 28 avril 2009
Pas cher !

vendredi 6 mars 2009
Icono Mon Amour [pour de vrai]

lundi 16 février 2009
gratuité pour tous

Mail reçu :
Bonjour X,
Si tu nous envoies un texte en Word qui parle de toi et de tes derniers travaux, nous pouvons te consacrer un article dans le prochain numéro. Envoie également des photos en haute résolution.
Qui c’est ça ? Je me demande… Même pas merci, ni au revoir… C’est dingue… Je regarde mieux… Ah oui ! C’est un gratuit qui consacre plusieurs pages à des artistes, avec un portfolio de photos de mode et plein de pub… C’est la première fois qu’ils m'écrivent…
Je vais appeler, on ne sait jamais…
— Allo, bonjour, c’est X…
Friture sur la ligne…
— Quoi ?
— C’est X, vous venez de m’envoyer un mail…
Friture sur la ligne…
— Tu te trompes de numéro !
— Tu viens de m’envoyer un mail, c’est X ! (quand on me tutoie, je tutoie)
— Ahhhh ! oui.. ! X… Qu’est ce que tu veux ?
— Je voulais savoir… Pour le mail que tu m’as envoyé…
— Oui… Et alors ?
— Ben…Le délai… Les détails techniques…
Silence comme si je venais de poser la question à 3 milliards de dollars, finalement, elle répond.
— Envoie un texte de 2500 caractères et une dizaine d’images en basse résolution… On choisira… De toute façon, on en publiera au maximum deux.
— Et je suppose que ce n’est pas rémunéré ?
— Ha ben, non ! (soupir ) C’est nous qui faisons ta promotion !
Silence
— Ah, oui, oui, bien sûr, où avais-je la tête… Rire gêné… Merci… À bientôt…
lundi 26 janvier 2009
Très fatigué...

1 September 2008
Hello X,
As I told you by phone here you have my new works:
link
I hope you will enjoy.
Thanks.
Bye
Y
15 janvier 2009
Dear Y
Many thanks for sending in your work to us here at XXX and apologies for the late reply.
I do like your work but unfortunately there really isn't anything here that we can use at this time.
Thank you again for you submission and best of luck.
Best,
X
15 janvier 2009
Hello X,
I have something else here, maybe you will be interested :
Link
26 janvier 2009
Hi Y,
We've only just done a story on Tibet, so it's not really a subject that we wish to repeat at this time.
Thanks for the link though, nice work.
Best,
X
Vous faites comment, vous dans ces cas-là?
vendredi 23 janvier 2009
ça fatigue, à force...

Il y a six mois, j’ai enfin obtenu un rendez-vous avec l’un de ces papes du photojournalisme (chef photo d’un magazine de renom) pour lui montrer mon reportage sur les réfugiés soudanais au Tibet. C’est pas du gâteau déjà…
- Allo, bonjour, est ce que je pourrais parler à Monsieur X ?
- C’est à quel sujet ?
- Je suis photographe, j’ai déjà publié chez vous et j’ai un reportage qui pourrait l’intéresser, je m’appelle (…)
- Attendez, je vais voir s’il est là…
(5 minutes d’attente – je commence à transpirer de l’oreille)
- Il n’est pas disponible… Vous pouvez rappeler dans une heure…
(1 heure plus tard)
- Il est parti, vous pouvez le rappeler dans une semaine, il est en congé à partir de demain.
Après plusieurs tentatives de ce genre, je finis par y arriver. Heureux, je lui montre les images…
- Ah oui, c’est intéressant, ça… Mais bon, faut pouvoir le placer, y a pas d’actu sur le Tibet en ce moment. Il faudrait que je voie, je vais en parler en conférence de rédaction… Je peux garder ton book ?
- Oui, bien sûr.
- Je ne te promets rien, hein…
Je rentre chez moi, en me disant, correct le mec… Bon, il me tutoie alors qu’on se connaît à peine, mais correct.
15 jours passent, je passe un coup de fil au cas où… Il est en vacances. Je laisse passer 1 mois, je rappelle…
- Allo, bonjour, c’est …, est ce que je pourrais parler à Monsieur X ?
- Qu’est ce que vous lui voulez ?
- Il a un book à moi et …
- Vous savez, il en a plein ses tiroirs, des books !
- Mais il m’avait dit que…
- De toute façon, il est en réunion, rappelez plus tard !
Je reprends mon souffle et je laisse passer encore 1 mois… Même genre de dialogue.
Encore un mois sans nouvelles… Cette fois, un autre magazine de renom serait intéressé par ce travail donc je veux récupérer mon book…
- Allo, bonjour, c’est …, est ce que je pourrais parler à Monsieur X ?
- Il n’est pas disponible !
- Il a dans ses tiroirs depuis 3 mois et demi un book a moi, j’aimerais le récupérer puisqu’il n’en fait rien…
- Vous sous-entendez que nous gardons votre sujet pour qu’il ne passe pas ailleurs… Non, mais vous vous prenez pour qui ? C’est dingue, ça ! Passez le chercher à 16 heures à l’accueil !
L’autre magazine de renom m’a fait a peu de choses près le même coup…Je dois pas bien m'y prendre... Vous avez des conseils?
mercredi 21 janvier 2009
Ma vie dans un grand mensuel (2)
Bonjour,
Je découvre dans votre N°50 - par hasard - un portrait de [-] publié sans autorisation, sans signature, et recadré.
Je découvre également dans le N°49 des photographies de [-], toujours sans autorisation, cette fois signées.
J'ignore comment ces images ont atterri chez vous. Les intéressé-e-s vous les ont sans doute fait parvenir. Il est également possible que l'éditeur vous les ai communiquées. Dans tous les cas, un magazine professionnel se doit de contacter l'auteur, afin de le prévenir de la publication, de lui envoyer des exemplaires des numéros concernés, de signer les images et de se renseigner quant à une éventuelle rémunération. Quant au recadrage sauvage, je préfère ne pas trop évoquer le sujet, de peur de devenir réellement désagréable. Photographe professionnel, je ne photographie pas pour m'amuser. C'est un métier. Grâce auquel je mange. Les publications "gratuites" ici où là m'épuisent. La moindre des choses est de PREVENIR vos collaborateurs (même involontaires) des parutions et de l'usage de leur travail. En tout cas, ça se passe comme ça dans la presse professionnelle. Mais peut-être que votre magazine n'est pas professionnel. Auquel cas vous ne recevez évidemment aucun salaire et le magazine est distribué gratuitement à qui veut. J'attends une réponse rapide de votre part.
...
Cher Monsieur (et je me retiens car je vous trouve plus que grossier) Nous demandons à l'éditeur une photo de l'auteur quand nous faisons une interview, normal, l'éditeur n'a pas à fournir une photo non libre de droit, et si c'est le cas il doit nous en informer, donc c'est en amont à lui et vous de vous entendre pour prévenir ce genre de désagrément, c'est votre travail pas le nôtre, c'est ça la règle dans la presse professionnelle. Nous n'apprécions ni votre ton ni vos jugements hâtifs. Merci d'agresser comme vous savez bien le faire visiblement les deux éditeurs concernés qui envoient vos photos aux magazines sans nous informer qu'elles ne sont pas libres de droit, ou sans nous donner de crédits.
...
Mais avec plaisir.
Je vous rappelle pour information que je suis en droit de vous poursuivre en justice. Comme je n'ai pas de temps à perdre avec ça, je me contenterai de signaler à l'ensemble de mes collègues - et du milieu photo en général que je fréquente assidûment - la façon décidément très professionnelle dont vous travaillez.
Très cordialement.
...
no comment, c'est surréaliste.
mardi 20 janvier 2009
Nikon mi corazon one again

vendredi 16 janvier 2009
Nikon… Ni soumis

Frozen pliget écrit un article sur cette marque. Selon lui : « ils annoncent un mois de délai pour un 85/1,8 » et aussi « ils renaclent à changer un SB-800 tout neuf qui marche pas ! » et d’autres calembredaines au sujet d’un prospectus de promotion. Il exagère totalement, ce type. Il ne comprend rien. Moi, je serais Nikon, je n'hésiterais pas à le poursuivre, ce rabat-joie, voire lui péter les genoux. Nikon est une firme tout à fait conséquente et totalement dédiée à ses clients et aux professionnels. Si, si…Regardez par exemple, pour tous ceux qui ont un scanner Nikon, et un Mac avec un système 10.5 (léopard), Nikon leur dit :
« Le logiciel Nikon Scan est-il compatible avec Mac OS X version 10.5 (Leopard) ? Non. (...) Nous ne prévoyons pas d'assurer la compatibilité. »
Moi, je dis bravo, au moins ça a le mérite d’être clair et net. T’es pas content ? T’as vendu le rein de ton fils pour t’acheter un Nikon Coolscan 9000 ED neuf et t’as eu le malheur de faire la mise à jour de ton OS sans te renseigner sur cette compatibilité… Tant pis pour ta gueule de crétin. C’est comme ça. Nikon n’a pas que ça à foutre, quand même, tu te crois où, là ? Développer des logiciels à la con pour les pros, sur le système qu’ils utilisent tous, tu rigoles ? Tu sais combien ça coûte ?
Nikon se débrouille super bien, je trouve, en ces temps de mondialisation. Attends, c’est la crise, hein, faut faire des économie ou gratter quelques euros de ci de là… Tu es un amateur, tu achètes un D90, tu te dis chouette, je vais pouvoir profiter de la technologie Nikon, c’est pour les pros, je vais trop assurer, je vais pouvoir vendre mes photos à 1 € sur les sites dédiés et me la raconter un peu partout, comme quoi je suis photographe “semi-professionnel”… Si tu es sérieux, tu lis la notice, et tu te rends compte que tu ne pourras pas exploiter tes fichiers RAW sans acheter le logiciel Nikon Capture NX 2. Autrement dit, tu viens de dépenser 800 € et il faut que tu en débourses 65 de plus. Ah mais quand on est pro, on ne regarde pas à la dépense, hein. Tu me diras si tu achètes un D700 ou un D3 c’est exactement pareil… Comme quoi les amateurs et les pros chez Nikon sont logés à la même enseigne… L’enseigne “ je me fous de ta gueule en rigolant tout au long du chemin qui me mène à la banque.”
Les petits malins me diront, ben, t’as qu’a passer chez Canon… Oui, mais le scanner, je me le mets où ? je suis vos regards et je dis non.
mercredi 14 janvier 2009
Un photographe, une balle !

J'aime beaucoup les photographes. Pas tous, mais quand même. En général, le photographe est râleur (mais viril), mal habillé (mais d'un négligé élégant), raciste (au second degré), beauf (pour rire) et aussi con que les autres (mais artiste). Moi, je suis un photographe comme les autres. Mais je ne regarde pas la télé, je n'ai pas d'avis péremptoire sur le Destin-De-La-Photographie, je n'ai rien contre les bougnoules et je souffre d'une forme de maladie extrêmement handicapante quand je travaille : le respect des collègues. Vous vous rendez compte ? Je leur dit bonjour quand je les croise à la sortie d'un conseil de ministres ou dans une manif quelconque, et ce même si je ne les connais pas ! Quand ils sont huit à photographier le mec qui tient la banderole, là, devant, je reste en arrière, j'évite de foncer dans le tas pour shooter les poils du nez du futur gardé-à-vue au 18mm f:2,8, tout simplement parce que je ne veux pas les gêner (mes collègues, pas les poils de nez du futur comparution-immédiate). Dingue, non ? L'autre jour, j'ai croisé Martin Hirsch, le type qui s'occupe des pauvres ('pi des jeunes, aussi, c'est pareil) et qui a vachement grossi, je trouve, depuis qu'il mange gratuit au ministère. J'ai dit bonjour aux collègues (silence), j'ai essayé de m'insérer dans la masse (coup de coude vicieux de mon voisin de l'AFP), de dépit, j'ai reculé et je l'ai joué décalé, genre je shoote au dessus de tout ça, comme ça j'aurai la tête de Martin avec la meute autour, ce sera plus rigolo. Là, un caméraman de TF1 me cogne sur l'épaule (fort, hein) en grognant un "Ho !", parce que suis devant lui. Bon, je fais mon mètre quatre-vingt, quand même, et ce futur chômeur est désagréable. Du coup, je le traite d'enculé, parce que bon, hein. Visiblement, ça le surprend. Galvanisé par cette victoire animale, je me rue à nouveau dans la masse, je marche sur le pied du connard de l'AFP et je dégage d'un coup d'épaule le nain sur ma droite, là, avec son brassard presse. Je me suis senti fort, je me suis senti beau, je me suis enfin senti PHOTOGRAPHE. Après, j'ai eu honte. Con, désagréable et tout sauf solidaire, c'est chouette, photographe. Super métier. Au final, c'est la photo décalée que j'ai gardée. Depuis, je reste décalé.
mercredi 7 janvier 2009
Icono mon amour (5)

Echange de mails:
Bonjour S... (bosse pour un féminin),
Comment vas tu depuis tout ce temps?
Je t'écris pour te montrer une série de portraits de réfugiés soudannais au Tibet.
Parmi ces personnes, il y a 4 jeunes femmes. Deux d'entre elles ont 18 ans et sont actuellement en prison.
Je me suis dit que tu serais peut être intéressée.
Réponse de S...
C'est un beau sujet..
mais malheureusement (nom du mag) a rejoind les magazines qui ne publient plus de reportages et qui ont fait le choix éditorial de l'illustration photographique de manière générale et générique..C'est dur surtout pour moi...
Conclusion:
C'est dur pour ceux qui ont toujours leur place et leur salaire, pour les pigistes et photographes indépendants, c'est la belle vie, bien entendu.